lundi 30 mai 2011

Descente

La déesse va se rhabiller, l'ange perd ses ailes, le nuage est percé, c'est la descente.
Que ceux qui n'ont jamais vécu ce genre de sensation désagréable de désillusion me jette la première et même la deuxième pierre, c'est jour de bonté aujourd'hui.
Les autres, compagnons de peine, chevaliers émérites de l'ordre du Raplapla tout Mou, collègues d'infamnie, soyez bénis pour votre empathie!
Il existe des moments précieux dans la vie où l'on se sent Vainqueur (le V majuscule prend tout son sens ici, il étend ses deux bras loin loin vers le ciel, s'étire de toute sa hauteur pour tendre vers le haut tel un conquérant invincible).
On se retrouve rempli d'une énergie vigoureuse qui nous permet d'abattre les tâches les plus ardues. Murs, falaises, gouffres béants, montagnes, rien ne nous arrête.
Notre optimisme aussi est à la hauteur de cette énergie. Le destin n'existe plus, c'est nous qui sommes maîtres des éléments.
On s'effrayerait presque à vivre tant de victoires successives, de joies cumulées...

Jusqu'au jour (maudit) où...le vélo déraille...la chaîne se grippe...la clé se coince dans la serrure...on attrape un rhume en plein été, et c'est le début d'une série d'évènements qui nous ternissent.
L'aura de baraka que nous arborions si crânement s'estompe, très lentement, comme victime d'une évaporation mystérieuse.
Alors bien sûr, on pense aux petits Africains, on ne se plaint surtout pas et on reste stoïque. Mais le sourire est un peu forcé, le rire jaunit, et l'on commence à s'armer de patience en attendant de retrouver cette onde de choc qui nous a porté, le temps de remplir jusqu'à la faire déborder notre gourde d'amour propre.
On sait que l'on doit maintenant se montrer patient et prudent. On reste un peu dans l'ombre, tel un chasseur à l'affut, guettant les petits courants d'air subtils annonciateurs de changement.
On se protège un peu, beaucoup, passionément.
Pas de chat noir, pas de verre brisé, et surtout pas d'échelle!
On n'est pas supersticieux non... La superstition, c'est pour les autres, ceux qui ont peur, les faibles, quoi...

Mais bon quand même, cette patte de lapin sanguinolente, là, elle ferait pas le plus bel effet à notre cou ?
Moi je dis ça ...

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