dimanche 18 décembre 2011

Dix gélules pour une soirée (3)

Dix gélules pour une soirée (3)

 Il en reste une dans ma main...La dixième, la précieuse Rouge... 
Que reste-t-il après la chaleur d'un feu, les fumets d'un repas, l'ivresse du champagne et plus précieux encore, les rires d'enfants?
Avec ma dernière gorgée, je l'avale.
Et je la vois cette tâche rouge, elle s'avance.
Et plus elle avance, plus elle grossit. Ce qui ressemblait à une gélule n'a plus rien d'une gélule à présent. Ses contours sont flous, il ne reste que cette couleur qui m'aveugle.
La gélule me sourit, elle porte une grosse barbe blanche.
Et alors je me souviens.

Je suis enfant, je suis si petit. Je le veux si fort ce cadeau que j'en rêve la nuit, et le jour aussi.
C'est le soir de Noël, tout est blanc dehors. Les bruits sont étouffés par la couverture de neige qui transforme le paysage. Le ciel sans nuage accueille une pleine lune ronde et bienveillante qui semble sourire. Et dans mes yeux d'enfant, les étoiles semblent briller plus fort que d'ordinaire.
Allongé sur mon petit lit, je tourne et tourne encore.
Je ne dois pas dormir, car il va venir.
Alors, avec toute l'audace de mes 5 ans, je me relève et j'enfile mon gilet par-dessus mon pyjama. Tout est silencieux et si calme dans la maison. Je m'applique à ne pas faire de bruit pour ne pas réveiller mes parents.
Arrivé dans le salon, je n'entends que le souffle des braises dans la cheminée qui diffusent une faible lumière dans la pièce, déformant le contour des meubles.
Recroquevillé sous la table, je veille.
Et puis je le vois, il entre...avec sa grosse barbe blanche et son habit rouge, si rouge. Et mon cadeau dans ses bras. Je retiens mon souffle.
J'ai tout à coup l'impression vague d'avoir fait une très grosse bêtise. Je voudrais n'être jamais sorti de mon lit.
Il pose alors au pied du sapin le paquet et semble vouloir repartir mais brusquement, il se tourne vers moi et j'entends sa voix :  « Tu devais dormir, tu n'avais pas le droit de voir ça ! »
Alors, à côté du paquet dont j'avais tant rêvé, il dépose un flacon. A l'intérieur, dix petites gélules rouges.

Il s'approche de moi. Je vois son visage tout près du mien et il me lance : « En 2052, tu te souviendras. Ton dernier souvenir. »

vendredi 16 décembre 2011

Dix gélules pour une soirée (2)

Dix gélules pour une soirée (2)

 Avant 2032, j'ignore tout de ce qu'il s'est passé dans mon pays.
Les seules informations qui me parviennent aujourd'hui proviennent de la Revue Officielle des Réformés. J'aime particulièrement me plonger dans la rubrique « Anthropologie », j'y lis des récits fabuleux. Des articles qui décrivent les us et coutumes de la civilisation pré-réformiste.
Je n'ai jamais pu récupérer mes souvenirs, alors je m'en construit de nouveaux, sur la base des informations que je lis.
Tous mes contacts avec la société sont strictement contrôlés par les agents réformés.

7, 8, 9...
Cette fois j'entends des rires d'enfants, des exclamations émerveillées qui jaillissent des quatre coins de la pièce. La cavalcade de petits pas sur les tapis se rapprochent. Ils vont arriver, ils sont presque là. Dans ma main, je sens le contour d'un long verre. Et lorsque je porte ma main à ma bouche, une myriade de petites bulles se déversent dans mon œsophage. C'est donc cela du champagne... Tout ce que j'ai lu dans mes revues, je peux le vivre aujourd'hui! La chaleur à présent ne quitte pas mon corps. Je me sens détendu. Mieux, je me sens heureux. Ce n'est pas tant le feu de cheminée et les cadeaux mais surtout cette sensation d'être entouré, de faire enfin partie d'un ensemble. Une famille?


Nous sommes une poignée dont la mémoire s'est mystérieusement effacé le soir de la Réforme de 2032, quelques êtres perdus sans souvenirs, sans espoir.
Je sais que nous n'avons pas le droit de nous rencontrer. Je sais aussi que notre mémoire nous a été volée car nous détenions une information confidentielle et taboue. Mais j'ignore de quelle manière je l'ai appris. Et j'ignore aussi de quelle information il s'agit.
Le plus dur, je crois, c'est qu'avec notre mémoire, ils ont aussi anéanti tout intérêt pour notre passé chez nous.
Et depuis vingt ans, on recevait tous notre convocation un mois avant Noël, par recommandé électronique. Et cette année, le médecin, ce vendu, m'a donné ces gélules qui m'emmènent si loin.

Mais après ? Quand je me réveillerai, sans papiers cadeaux à brûler, sans remerciements à faire, sans cadeaux à étrenner, sans un souvenir matériel de ce jour?
Une prescription de dix gélules, 1 g de dérision condensée...

mercredi 14 décembre 2011

Dix gélules pour une soirée (1)

Allez, c'est parti pour la surprise de Noël : une petite nouvelle en 3 épisodes. 
Parce que écrire c'est bien mais imaginer, inventer, créer, c'est mieux.
Si certains ont comme une impression de déjà vu, c'est normal.
Pour tous les autres, bonne découverte !

Dix gélules pour une soirée.

1, 2, 3, 4, 5....
Pour la troisième fois je recompte les cachets dans ma paume.
Rouge et vernis. 
Et voilà, j'ai à nouveau perdu le compte.
1, 2, 3...
Qu'a dit le médecin déjà? « Une gélule pour la chaleur d'un feu de cheminée, deux si vous voulez sentir l'odeur d'une dinde grillée et jusqu'à sept pour entendre les rires des enfants...Je vous mets une boîte de dix, au cas où. On dit donc dix gélules pour le 25 décembre 2052. ».
Allons-y pour dix. Dix gélules pour une soirée.
La visite pré-chrismatique obligatoire était devenue une corvée. Cela fait maintenant vingt ans que cela dure, tous les ans la même cérémonie. Cette fois, j'avais accepté le traitement, mû par une lassitude terrible.
Je suis devenu un vieil homme, et je n'ai plus la force de lutter.

Je vais les prendre une par une. Dans la cuisine, je me verse un verre d'eau. Mes mains tremblent. Que va-t-il se passer après ? Je prendrai ces gélules, j'aurai l'illusion d'un Noël parfait.
C'était le but je crois.

1, 2, 3... Je sens une chaleur sur tout mon corps. Mon nez détecte des odeurs d'abord lointaines puis plus persistantes. Ça sent la cuisine, une odeur de viande rôtie délicieuse...et derrière une odeur que j'associe aussitôt à la chaleur : le feu de bois. Je vois partout autour de moi des paquets carrés, rectangulaires ou plats...Emballés de papiers de couleurs vives, ils semblent briller...

Il y a 20 ans, je me suis réveillé comme tous les jours avec une étrange sensation de vide. Je savais mon prénom, mon âge, la date, ce que j'allais faire durant ma journée. Mais rien d'autre.
Depuis ce jour, je vis sans souvenir de mon passé personnel. Et sans envie d'en avoir.
Depuis que le Grand Gouvernement a été mis en place, l'année de la Réforme de 2032, de nouveaux dossiers avaient été classés confidentiels.
Matricule: SC002512PN. C'est mon numéro de dossier. Il contient tous les détails de mon existence, des détails que j'ignore moi-même.
Pourtant, ma vie est simple. Sans ami, sans famille. Je n'ai pas tué, je n'ai pas volé ni jamais causé du tort autour de moi. 
J'ai juste oublié.
Tout.

4, 5, 6... Une nouvelle odeur caresse mes narines. Une odeur forte et intense. C'est un sapin ! Il est là, scintillant de mille feux. Le tremblement de mes mains s'est atténué. J'entends une musique au loin...Un bruit métallique répétitif qui s'accentue, un son aigu mais mélodieux. Je reconnais le son des clochettes. Et autour de moi, dans mon appartement miteux, autour des meubles, sur les murs, sur les portes, des milliers de lumières s'allument une à une comme des petites lucioles.

dimanche 11 décembre 2011

Revival

Un jour, quelqu'un de très sage m'a dit : "Si quelqu'un ne dit rien, ce n'est pas forcément par goût du mystère, mais uniquement parce qu'il n'a rien à dire."
Voilà, j'ai arrêté pendant un (long) temps de parler en ces lieux, parce que je n'avais rien à dire.
Rien de marquant, rien de spécial, rien de particulier, j'entends.
Alors j'ai continué. A ne rien dire. Un silence éloquent.

7 mois...
7 longs mois d'oubli.
Pour les deux personnes qui lisent ce blog (et ils se reconnaîtront) je sais que ces 7 mois furent longs et douloureux.
J'imagine l'allégresse de leurs petits doigts cliquant frénétiquement sur leur souris pour accéder à ces pages, les yeux pétillants d'impatience. Et la déception inéluctable qui suivit à la vue de cette page stagnante datant de mai 2011, anéantissant ainsi tous les espoirs les plus fous de lire une prose délectable ...

Mais la roue tourne, les choses évoluent, et voilà que, vaille que vaille, je reprends aujourd'hui la barre de ce blog.
Pour 2012, je mûris patiemment une ligne éditoriale plus cohérente que la non-ligne éditoriale que j'avais jusqu'ici, et je peux déjà vous annoncer que le Père Noël vous apportera dans quelques jours un petit quelque chose à vous mettre sous la dent.
Patience donc les enfants !
Evidemment, dans ma grande lucidité, j'en connais qui déjà préparent un matraquage sans précédent de mes bonnes résolutions, j'entends d'ici leurs voix mauvaises et cyniques.
Hommes z'et femmes de peu de foi, crachez donc, vous pisserez moins !
Moi j'dis ça...

lundi 30 mai 2011

Descente

La déesse va se rhabiller, l'ange perd ses ailes, le nuage est percé, c'est la descente.
Que ceux qui n'ont jamais vécu ce genre de sensation désagréable de désillusion me jette la première et même la deuxième pierre, c'est jour de bonté aujourd'hui.
Les autres, compagnons de peine, chevaliers émérites de l'ordre du Raplapla tout Mou, collègues d'infamnie, soyez bénis pour votre empathie!
Il existe des moments précieux dans la vie où l'on se sent Vainqueur (le V majuscule prend tout son sens ici, il étend ses deux bras loin loin vers le ciel, s'étire de toute sa hauteur pour tendre vers le haut tel un conquérant invincible).
On se retrouve rempli d'une énergie vigoureuse qui nous permet d'abattre les tâches les plus ardues. Murs, falaises, gouffres béants, montagnes, rien ne nous arrête.
Notre optimisme aussi est à la hauteur de cette énergie. Le destin n'existe plus, c'est nous qui sommes maîtres des éléments.
On s'effrayerait presque à vivre tant de victoires successives, de joies cumulées...

Jusqu'au jour (maudit) où...le vélo déraille...la chaîne se grippe...la clé se coince dans la serrure...on attrape un rhume en plein été, et c'est le début d'une série d'évènements qui nous ternissent.
L'aura de baraka que nous arborions si crânement s'estompe, très lentement, comme victime d'une évaporation mystérieuse.
Alors bien sûr, on pense aux petits Africains, on ne se plaint surtout pas et on reste stoïque. Mais le sourire est un peu forcé, le rire jaunit, et l'on commence à s'armer de patience en attendant de retrouver cette onde de choc qui nous a porté, le temps de remplir jusqu'à la faire déborder notre gourde d'amour propre.
On sait que l'on doit maintenant se montrer patient et prudent. On reste un peu dans l'ombre, tel un chasseur à l'affut, guettant les petits courants d'air subtils annonciateurs de changement.
On se protège un peu, beaucoup, passionément.
Pas de chat noir, pas de verre brisé, et surtout pas d'échelle!
On n'est pas supersticieux non... La superstition, c'est pour les autres, ceux qui ont peur, les faibles, quoi...

Mais bon quand même, cette patte de lapin sanguinolente, là, elle ferait pas le plus bel effet à notre cou ?
Moi je dis ça ...

lundi 28 mars 2011

(Bonnes) Humeurs...

Il y a des jours comme ça où le soleil brille un peu plus fort, où une légère brise souffle dans l'air. Ces jours là, c'est comme un miracle qui s'accomplit : on se sent fort, invincible, dynamique.
On aère, on nettoie, on range...On a même une vélléité de changer les meubles de place. De donner une nouvelle perspective à notre vie, quoi.
On en regretterait presque que le Nouvel An ne soit pas fin mars, pour pouvoir prendre des bonnes résolutions, des vraies cette fois, que l'on saurait tenir avec fidélité et engagement, aidé par le soleil et l'odeur de l'herbe fraîchement tondue... On aurait envie de redécouvrir les fêtes païennes ancestrales, qui célébraient l'arrivée du printemps avec moult feux de joie et diverses adorations à l'astre du jour.
Et bizarrement, une folle envie furieuse de festoyer et de nous réjouir, comme ça béatement, nous prend à la gorge.

On aurait envie de rire à gorge déployée, de partir loin, loin, loin dans un grand fou rire dont on ressortirait tout moulu des abdominaux, les larmes aux yeux et la goutte de pipi dans la culotte, après avoir produit des bruits qu'aucun animal au monde ne saurait reproduire.
Et oui, il y a des jours comme ça où des petites bulles nous chatouillent l'estomac sans qu'on ait eu besoin d'alcool pour provoquer cette sensation.
Ces jours là, tout semble plus léger, comme si la pesanteur n'était qu'un mythe brodé de toutes pièces par des scientifiques enragés désireux de plomber l'ambiance coûte que coûte. Les potentiels problèmes sont très vite réglés, à grand coup d'axiomes idiots tel que "Il n'y a pas de problèmes, il n'y a que des solutions!".
Un optimisme tenace nous tient au corps et rien ne nous arrête, ni les tristes mines, ni les langues de vipère. Tout ça glisse sur nous et ça fait du bien!
Alors surtout, surtout, ces jours-là, ne luttons pas, et laissons-nous aller à cette bienheureuse euphorie qui nous gagne.
Moi je dis ça...

jeudi 24 mars 2011

Quelques temps plus tard...

Ceci est un article dédicacé aux quelques fidèles lecteurs qui cliquaient nerveusement depuis un mois en se demandant si leur connexion ne foirait pas encore (maman, tout va bien...)
Tout ça pour dire qu'aujourd'hui, ça y est, je sors de mon hibernation...
Voilà, je m'étire, je baille un coup... et je reprends le droit chemin du clavier.
Avec les premiers bourgeons qui pointent le bout de leur nez, les grues qui remontent dans le grand Nord et tous les autres minuscules détails associés au printemps, il était temps.
Et oui, vivre à la campagne (même relative), ça ouvre les yeux sur les mystères de Dame Nature. Ceci dit, je suis sûre qu'en ville aussi il y a des signes qui n'échappent à l'oeil affûté des braves citadins : le duffle-coat cède la place au trench, les ballerines ne vont pas tarder à sortir du placard et, dites-moi, les terrasses de café ne commenceraient pas à se remplir par hasard ?
Mais fi de ce ton léger !
L'heure est grave mes amis, et j'ai du boulot sur la planche!
Et oui, malgré toutes les idées reçues que l'on peut avoir, la Terre ne s'arrête pas de tourner quand on dort. Ni de trembler.
Je vous rassure, je ne vais pas disserter sur les malheurs de ce monde ou bien encore ergoter sur le débat remis au goût du jour par les derniers évènements, à savoir : "Pour ou contre le nucléaire ?", mais je tenais par cette incise à symboliser une sorte de minute de silence écrite.
....
Voilà, c'est fait.

Passer du printemps au Japon, c'est bizarre, ça vous coupe toute envie.
Ya des fois comme ça où on apprend à relativiser.
Moi je dis ça, et pour le coup, je rajoute rien. Ah si, à très vite, alors!

dimanche 27 février 2011

J'ai testé pour vous: l'hibernation.

Dieu fit les vacances. Et il vit que cela était bon.

J'ai fait pendant mes vacances une expérience édifiante : l'hibernation.
Hibernation, hibernation ? Quelle réalité recouvre ce mot qui nous fait tant rêver ?
Laissons le Docteur Wiki nous éclairer: "L’hibernation est un état d’hypothermie régulée, durant plusieurs jours ou semaines qui permet aux animaux de conserver leur énergie pendant l’hiver."
Dans un pur esprit scientifique, j'ai donc laissé mon corps s'hypothermiser tel le hérisson pour conserver toute mon énergie pour la rentrée, comme c'était écrit dans la notice.
Les circonstances me le permettant, j'ai donc décidé dans le total respect de mon rythme de sommeil de ne pas mettre de réveil (sauf exceptions de rendez-vous importants) et de rejoindre mon ami mon lit....
La fuite dans le sommeil. Adieu grisaille, tristesse, froid, boulot, conduite, solitude, la vie qui vous heurte. Adieu donc.
Je m'engouffre sous ma couette et c'est parti pour une expérience dont je ressors certes reposée (on le serait à moins) mais pas nécessairement épanouie.
Car après le sommeil et les rêves étranges, vient l'heure du réveil....Et la tête de crapaud. Vous savez, les yeux bouffis du matin, et le triste de goût de réalité dans la bouche. Car je défie quiconque d'avoir au réveil la face pimpante et l'haleine fraîche! Rien n'a changé, rien n'a bougé pendant mon hibernation, et je retrouve puissance 10  le même bordel dans ma tête et dans ma chambre.

Dieu fit les vacances. Et il vit que cela était bon.
Mais dans sa grande omniscience, Il a oublié un dommage collatéral : le retour des vacances.
...Et viendra bientôt le lundi matin haï, ce matin où quatre réveils successifs ne suffiront pas à me sortir la tête de la brume et le corps de ce doux cocon chaleureux qu'est mon lit. 
...Mais viendra aussi le soir, moment béni de la journée où je glisserai avec une délectation savoureuse sous les draps mon corps rompu d'une saine fatigue...

Et oui, la vie continue, hibernation ou pas ! Carpe diem que diable, ne nous laissons pas bouffer, l'hiver est presque fini, les jours commencent à rallonger alors gardons garder la tête haute en attendant dignement les chaleurs réconfortantes du printemps! 
Moi je dis ça...

(merci au sympathique et non moins fameux illustrateur de cet article: Ldsm , qui acceptera, je l'espère, de collaborer de nouveau à de fabuleuses productions à deux mains... S'il te plaît?)

samedi 26 février 2011

Mon enfant est un singe

Il existait l'Ecole des Fans, avec notre bon vieux Jacques Martin, les parents cachés derrière leur caméscope et les perles de ces petits bout'chous, dont certaines, mythiques, nous font encore rire aujourd'hui...
Allez, pour le plaisir : http://www.youtube.com/watch?v=xwIS2RatuJU
On se disait alors "C'est mignon..."

Il existait la Star Académy, que nous connaissons tous même si nous jurions ô grands dieux que "Vraiment c'est nul, j'ai jamais regardé... Ou peut-être une fois, ou deux...Enfin juste pour voir ce que c'est, quoi...".
C'était le début d'une certaine télévision que la nouveauté rendait, je vous le concède, un tant soit  peu attractive...

Il existe aujourd'hui "Qui sera le meilleur ? spécial enfants".
La recette : des enfants qui s'exhibent en chantant, dansant, jouant avec leur chien sur un plateau télé devant un jury de "stars"/people qui leur attribue des points pour décider qui va rester pour la fameuse grande finale. Le tout assaisonné d'une blonde siliconée qu'on prend pour une idiote, d'un animateur à l'humour incertain, et autres paillettes et spots lights éblouissants.

Au détour d'un zapping impromptu, je suis tombée sur cette émission hier soir. Et j'ai un peu regardé, c'est vrai. Juste le temps d'avoir vraiment, mais alors vraiment envie de vomir mes gnocchis poêlés...

Florilège de la soirée: une fillette de 5 ans se met à pleurer parce qu'elle ne connaît plus les paroles de sa chanson, un gosse (5 ans aussi) fait un caprice sur le plateau parce qu'il n'a eu qu'un point du jury, une petite de 4 ans déambule l'air perdue sur la scène où on la trimballe comme une poupée...
 Le divertissement, ok je veux bien...Mais qui s'est amusé ce soir là ? Un public hystérique à la vue d'un mini-gnome chantant "Pour un flirt avec toi" ? Des animateurs et autres vedettes extasiés devant un couple de jeunes danseurs de rock acrobatique tout de latex vêtu ?
J'ai eu beau me forcer, je n'ai rien trouvé de mignon ou d'attendrissant dans cette émission...

Quand les enfants deviennent un prétexte à se divertir, on se dit alors qu'il devrait exister un âge limite pour autoriser les parents et les producteurs à mettre en scène ainsi des gamins.
En effet, bien qu'évidemment ceux-ci soient sûrement talentueux, je ne vois pas où est l'intérêt de les brandir à la foule tels des singes au zoo et de les soumettre à une compétitivité autant inutile que destructrice.

Renseignements pris sur un certain site d'une certaine télé, il existe aussi (sur la même chaîne) d'autres émissions tels que "Le grand show des enfants", ou bien encore "Petites stars, le grand soir"... Au secours!

Parfois regardez de la merde, ça aide à garder le sens des réalités. Parfois.
Moi je dis ça...

vendredi 25 février 2011

Trop d'activité tue l'activité

Il existe en pédagogie un terme qui peut paraître obscur aux néophytes : la surcharge cognitive.
Oh la la ! Deux mots de plus de deux syllabes, non mais pour qui elle se prend là, oh ! 
N'aies crainte lecteur, et rassure-toi, la surcharge cognitive, en fait c'est simple et en plus c'est strictement pas réservé au seul domaine de l'éducation...

En fait, c'est un peu ce qui t'arrive quand tu décides de faire des crêpes en relisant La fée Carabine de D.Pennac... Puis le téléphone sonne et comme tu refuses de lâcher et ton livre et tes crêpes, mais qu'une vie sociale ça s'entretient, tu réponds.
Et à  force de tout faire à la fois, forcément on perd un peu les pédales : on tourne les pages avec la spatule à crêpes, foutant du gras sur les pages 41, 42 et 43, on retourne les crêpes à la main, d'où brûlures et recherche de Biafine dans le tiroir gauche de la commode (sans lâcher notre livre donc taches de Biafine sur les pages 44, 45 et 46) et on tient des propos incohérents au téléphone, ce qui fait sérieusement douter notre interlocuteur sur notre bonne santé mentale.
Le cerveau se révèle juste incapable de gérer toutes ces tâches simultanément, et c'est foutu : les crêpes sont cramées, les doigts brûlés, et j'en passe.

Bien sûr, ton esprit affiné aura saisi, lecteur, la lourde métaphore que j'ai l'affront d'imposer à tes yeux fatigués.

En bref, à trop vouloir faire à la fois, on ne fait rien de bien.

Mais bonne nouvelle, être cognitivement surchargé n'est pas une maladie cher lecteur.
Et il existe un remède universel pour pallier tous ces symptômes : le temps.
Et oui, prendre le temps...de vivre, de rire, de respirer, de pleurer aussi parfois.
Le temps pour s'amuser mais aussi parfois pour être plus sérieux.
Prendre le temps de se poser des questions, de chercher des réponses.
Le temps de commencer par la lettre A dans l'alphabet de nos vies, sans brûler les étapes.
Prendre son temps pour ne pas dévorer nos vies par les deux bouts et finir trop tôt.

Moi je dis ça...

lundi 21 février 2011

Boudiou!

Aujourd'hui, je vais vous faire voyager aux confins de l'inimaginable...
Alors laissez-moi vous introduire dans un univers méconnu, dans un endroit que les citadinophiles se targuent d'ignorer, dans les limbes d'une civilisation délicieusement bucolique...
D'abord, il s'agit de planter le décor, et quel décor!
Voilà déjà presque une heure que vous avez quitté l'autoroute et vous roulez, et chaque tour de roue vous éloigne un peu plus de tous repères qui structurent votre vie quotidienne... Les feux tricolores sont devenus inexistants, les champs et autres pâturages se multiplient. Vous croisez des vaches, des meules de foin, et le paysage devient si peu varié que vous avez la sensation d'être déjà passé par là..."Cet arbre là, on l'aura pas déjà dépassé?"
Bienvenue dans la 5ème dimension, un univers où tous vos sens sont en éveil, un lieu où la vie se pense autrement...
Vous êtes au coeur d'un département qui peut se vanter de bons produits du cru, de vallées verdoyantes, d'une grotte de Lascaux et d'un village nommé Angoisse.
Oui je sais, vu comme ça, c'est pas très exitant...
Mais voyons les choses autrement ! Imaginez un soleil magnifique, des bosquets et forêts accueillants, des oiseaux qui chantent, des bourgeons qui bourgeonnent...
Vous êtes toujours dans votre voiture, la radio diffuse "Ca fait rire les oiseaux" ou quelque "Ya d'la joie!". Une allée de platanes escorte votre voiture qui sautille de bonheur, enchantée de cette escapade.
Et vous apercevez à nouveau quelques signes de civilisations : de coquettes maisons en bordure de route (avec jardin!), une sorte de viaduc, et même un stade. Ici, pas de cages de foot mais des sortes d'énormes H tendant leurs bras décharnés vers le ciel...
Vous vous sentez l'âme d'un Indiana Jones, et votre coeur frémit à la pensée de découvrir les vestiges d'une cité oubliée ou d'explorer des terres vierges.
Et puis, au détour d'un virage, vous découvrez l'ennemi n°1 de tout conducteur en campagne : le tracteur. Diantre! Un être humain, ici ! Et quelle étonnante monture! Quelle découverte ! Il y a donc de la vie !
Après quelques mètres en 1ère, pied sur le frein, vous décidez de tourner à la première à droite. La découverte, c'est bien, mais avancer, c'est mieux...
Et puis on entre dans le calme. Un calme paisible.
Ca y est, vous descendez de voiture. Vous êtes dans ce qui semble être une ville à première vue : les trottoirs sont là, les lampadaires, une boulangerie, la poste, le coiffeur, l'école, la place de la mairie et le PMU.
Mais pas de trafic, d'embouteillages, pas de piétons. On est dimanche ? Non pourtant.
Alors vous faites quelques pas, et tout ce calme vous détend malgré tout. Vous avez l'étrange sensation de vous sentir pousser des racines, vous vous sentez propres.
Vous n'avez qu'une envie, c'est de vous rouler dans l'herbe, là maintenant tout de suite ! Puis d'acheter du pain bio et de la rillette bien grasse pour aller casser la croûte au bord du ruisseau où le sage vous expliquera que "le gardon, ça mord pas fort ces temps-ci, la faute à tous ces ogéhèmes...".
Vous pensez "authenticité", "terroir", ". Vous vous projetez dans votre ferme, à fabriquer vos fromages au lait de brebis caillé.
Dans la grand-rue, en passant devant la boutique "Chasse-pêche", vous commencez même à vous dire qu'un look bottes de pluie et salopette ça pourrait peut-être vous aller...
Vous aimez cela jusqu'au moment où, au fond de vous, une sourde angoisse monte...

Où est la sortie?

Car ce qui manque finalement, c'est aussi ce dont on se plaint...Le bruit, la vitesse, la trépidance, les foules et les lumières de la ville.
Cette petite odeur de gasoil à la station-service du coin, les superettes ouvertes 23h/24 et 7j/7 et qui drainent du monde sous les fenêtres, les files d'attente au cinéma.
L'odeur de la pluie sur le bitume, les transports en commun bondés et des rues innombrables où se perdre.

Il paraît que la campagne, c'est tendance. Notez qu'on finit par y trouver son compte...
Sinon, sur l'autoroute, vous pouvez aussi prendre la direction "Paris-Porte de Versailles" et vous arrêter au salon de l'Agriculture...
Moi je dis ça...

mercredi 16 février 2011

St Valentin (2)

Chose promise, chose due, voilà toute l'histoire de la St Valentin. Pour bien comprendre l'origine des choses, remontons un peu le temps, quelques siècles plus tôt...

Nous voilà dans la Rome antique. Le Colisée est là, intact, et on y joue tous les soirs à guichet fermé "Danse avec les lions". Berlusconi n'a pas encore fait parler de lui et le latin est encore une langue vivante...
Dans les rues, la foule est en liesse, on est le 15 février et comme chaque année, les prêtres de Lupercus (mais si, le dieu de la fertilité) ont sacrifié des chèvres et peut-être bien aussi une jeune vierge au passage... A présent, ils courent bourrés et en petite tenue dans les rues, effleurant au passage les bons citoyens de peaux de biquettes sanguinolentes.
Jeune mariée, Tullia n'aurait manqué pour rien au monde ces lupercales, elle se place sur le passage des prêtres afin d'être touchée par la peau de biquette : elle veut donner au plus vite un héritier à son époux.
Pendant le banquet qui suit, les jeunes filles notent leur prénom sur un parchemin qu'elles placent dans une jarre. Les jeunes romains célibataires piochent ensuite chacun leur tour un prénom, et se voient attribuer une compagne pour la soirée. Junon veillant au grain, quelques couples se forment ainsi. Comme quoi sur un malentendu, ça peut toujours marcher...

Autres temps, autres époques, autres croyances. Nous sommes au Moyen-Age.
Les dieux romains ont été gommé pour laisser la place à un Dieu unique. Pour permettre la transition, les prêtres ont eu l'idée lumineuse de remplacer les festivités dites païennes par des fêtes célébrant un événement religieux ou un saint.
Pour garder le côté souffrance des sacrifices, un certain pape Gélase 1er (et oui!) attribue à trois saints martyrs, tous prénommés Valentin (le nom fait le martyr?) le 14 février comme jour de fête.
Et comme le peuple aime à s'amuser,  il faut le distraire!
Des traditionnelles lupercales romaines, on conserve l'idée de former des couples.
Les villageois(e)s festoient et organisent des parties géantes de cache-cache. Le principe est le suivant : toutes les Cunégonde, Marie et Gertrude du village allaient se planquer puis les Tancrède, Enguerrand et autres Baudouin célibataires partaient dénicher les donzelles. La trichade était de mise pour les plus finauds qui s'entendaient à l'avance sur une cachette.
Les couples ainsi formés se mariaient dans l'année.
La St Valentin était alors la fête des célibataires.
Mais ce que l'histoire ne dit pas, c'est que Cunégonde, pauvre enfant au visage ingrat qu'on surnommait "la Boiteuse", attend encore dans sa cachette l'arrivée d'un bougre de célibataire...

Enfin, en comptant large depuis un bon siècle environ, la St Valentin a muté pour passer de la fête des célibataires à la fête de l'Amour puis à la fête des amoureux.
Il est de bon temps au début du siècle (dernier) de s'envoyer des petits mots tendres (toujours trés pudiques), et selon les régions de procéder à des offrandes champêtres : fleurs à signification diverses, branches décorées, chemins de feuilles à proximité de la maison de la dulcinée.
La laïcité détourne à nouveau cette fête de son caractère pseudo-religieux, les moeurs évoluent, les messages deviennent moins pudiques et les commerçants s'engouffrent dans le créneau.
Et là, c'est mon le drame!

Parce que quand je vois que même le magasin d'informatique en bas de chez moi affiche une vitrine toute ornée de coeurs et de rouge, j'ai envie de crier: "Rendez-nous nos lupercales! Que des hommes à moitié nus munis de peaux de chèvre nous poursuivent dans la rue!"
Certain(e)s apprécieront certainement, j'en suis sûre...
Mais moi je dis ça...

mardi 15 février 2011

St Valentin (1)

La St Valentin quel vaste sujet polémique !
Les un(e)s adoooorent alors que d'autres exécrent par tous les pores de leur peau cette fête de l'Amour (le grand A s'impose, évidemment...)
Quant à moi, je reste persuadée que tout cela n'est qu'une grande fumisterie...
Ceci étant dit, laissez-moi étayer mon propos...
A la St Valentin, que se passe-t-il ?
Tout d'un coup, les personnes en couple se précipitent chez le fleuriste, chocolatier, parfumeur pour combler de cadeaux leur bien-aimé(e).
Soit. L'intention est bonne, le geste attentionné et c'est finalement l'occasion de célébrer la relation formidable qui nous unit, de se regarder dans le nombril du couple et de se (re)dire "je t'aime mon amour", parce que les autres jours, vraiment, on est trop pris par nos obligations respectives pour pouvoir le faire...
Et là, je dis stop. Je crie STOP, même!

Pourquoi ? Pourquoi attendre, une fois par an (allez, deux si on compte l'anniversaire de la rencontre ou de mariage/ PACS), pour prendre du temps pour l'autre et fêter son couple ?
Pourquoi céder aux exigences de la société de consomnation qui impose d'être heureux, en couple et de bouffer des putain de "Mon chéri " à la liqueur de cerise ce jour-là pour justement prouver qu'on est heureux et en couple (les deux étant bizarrement indissociables ce jour-là...) ?
Pourquoi faire culpabiliser l'autre deux semaines avant par des "J'ai hâte d'être dans deux semaines mon chéri...", "Alors, qu'est-ce que tu me prépares pour la St Valentin cette année mon amour?"...

Ok,  recevoir des cartes, des fleurs, c'est agréable, mais vous le reconnaîtrez vous-mêmes, c'est quand même une grosse connerie tout ça.
Pour ma part, tant qu'à être exigeante, je préfére encore recevoir des fleurs tous les jours...

Et tiens, pour la peine, demain je vous parlerai des origines de cette (putain de) fête. Amoureux ou pas, un peu de culture générale n'a jamais fait de mal à personne (enfin, c'est ce qui se dit...).

Moi je dis ça...

mardi 8 février 2011

Zenattitude

Et si pour une fois, on oubliait le cynisme, la dérision et notre vie trépidante qui nous bouffe ?
Si on laissait de côté les grands effets de manche, les points d'exclamation et les intonations surjouées ?
Oui, je sais, c'est pas tout à fait ce que je disais il y a quelques jours. Mais puisque l'être humain est pétri de contrastes et que dire tout et son contraire me semble être un bon moyen d'être toujours d'accord avec soi-même, j'assume pleinement les mots qui suivent.

Déjà, asseyez-vous.
Non, vraiment, pas un bout de fesse sur un coin de chaise. C'est ça, on s'installe confortablement.
Maintenant, on se vide la tête. Allez, on oublie tout : l'organisation, l'administration, les bonnes résolutions...De manière générale, on oublie surtout les mots qui se terminent en "-tion". Ils dégagent une odeur méphitique dont on ne se méfiera jamais assez.
Voilà, ça vient...Vous sentez ? En vous concentrant bien, vous arrivez à entendre votre respiration, et même à voir vos muscles se détendre... D'ailleurs, vos paupières sont un peu lourdes, non ?
Concentrons-nous sur la respiration maintenant...On inspire, on expire...(tient, ça me fait penser à une blague avec une blonde et un walkman, vous la connaissez? Bon ok, hors sujet et d'ailleurs cette blague éculée ne doit faire rire que moi...).
Revenons à nos moutons. Donc on inspire, on expire...
Et on se sent mou comme du chewing-gum, tout détendu....
Vous suivez toujours ? C'est bien.
A présent, prêtez l'oreille. Vous entendez un bruit d'eau. Ruisseau, cascade, mer...Ça coule tout seul et ça fait du bien ( que celui qui a dit "J'ai envie de pisser" sorte...).
Ok...
On oublie tout, les petits tracas, les gros soucis, les embouteillages, le con à la machine à café, la vaisselle à faire, le caillou dans le soulier, les heures sur la hotline de l'opérateur téléphonique et même la pétasse de la hotline.
Tout n'est que volupté, sourire et tendresse autour de nous.
Voilà, on y est arrivé.

Maintenant on va rester tranquille, se faire couler un bain chaud, manger un carré de chocolat, s'emmitoufler dans un plaid et surtout se faire plaisir.
Parce que si on ne se force pas à s'arrêter un peu pour ne rien faire et écouter la Terre tourner, qui le fera pour nous, je vous le demande?

Moi je dis ça...

samedi 5 février 2011

La drague

Autrefois, faire la cour exigeait le respect d'un rituel bien précis.
Le damoiseau repérait la donzelle, ses longs cils et sa nuque gracile et commençait son approche par des regards enflammés et des fanfaronnades auprès de ses copains.
Parfois les parents (souvent la mère) s'en mêlaient mais la rencontre, moins spontanée, n'en n'était pas moins ritualisée.
Puis venait le jour de bal. Là, si la donzelle était un peu maligne, elle s'arrangeait pour faire savoir par le cousin de sa meilleure amie qui se trouvait aussi être le collègue de l'ami du damoiseau, qu'elle irait au bal avec la meilleure amie en question pour tout chaperon.
Selon l'époque et les milieux sociaux, il était d'usage pour la donzelle de tenir un carnet de bal, et l'objectif du damoiseau était d'enchaîner plus de trois danses avec sa belle, auquel cas leur relation pouvait être considérée comme officielle et l'annonce imminente de fiançailles faisait jaser les vieilles rombières. 
Ensuite, quelques promenades (toujours avec chaperon) suffisaient à instaurer entre les deux tourtereaux un semblant d'intimité qui réveillait leurs hormones et allumait une flamme ardente dans leurs cœurs (ou pas...mais les hormones parlant, il devenait difficile de faire la part des choses dans leurs jeunes esprits).
Puis le damoiseau enfilait ses gants de beurre frais pour obtenir l'accord du Père, l'union s'officialisait et les festivités s'organisaient.
Les choses étaient posées : les parents de la donzelle étaient soulagés que leur écervelée de fille ait attrapé un mari avant la fermeture de la chasse et ceux du damoiseau se rassuraient de voir leur fils endosser des responsabilités qui feraient de lui un homme (mon fils...).

Évidemment, il était de bon goût d'être toujours puceau/pucelle.

Aujourd'hui, la donzelle est une meuf et le damoiseau un keum.
Le bon goût n'a plus trop à faire dans l'histoire.
Les mots "chaperon", "cour", "gants de beurre frais", "carnet de bal" sont devenus délicieusement désuets et l'expression "faire la cour" est passé à la trappe pour laisser place au très glamour "draguer".
Les nuques graciles et les longs cils n'attirent plus autant mais une jupe courte et un décolleté produisant le même effet, les meufs n'ont pas de souci à se faire.
Les keums ont toujours besoin de fanfaronner auprès de leurs copains.
Mais si les moyens diffèrent, l'esprit reste le même.
Aussi, quand Pamela prend le train un vendredi soir pour rejoindre la ville de ses parents, elle n'est pas surprise de susciter l'intérêt de Brian.
Pamela prend soin d'elle, et elle n'est pas peu fière aujourd'hui de porter ses nouvelles chaussures à talons qui vont si bien avec sa doudoune en faux skaï et fourrure à la capuche.
Lorsqu'elle s'assoit, elle est vite remarquée par Brian et ses copains. En minaudant, elle leur demande d'arrêter de la fixer. Encouragé par cette accroche, Brian vient s'asseoir en face d'elle. Pamela sourit en faisant semblant d'être terriblement gênée. Après trois échanges banaux, Brian connaît son âge (17 ans), son prénom (Pamela), sa destination et puis se lance courageusement : "Vas-y tu m'lâches ton 06 ?".
Mais attention Brian, comme tu y vas! Pamela n'est pas une fille facile!
Pas de 06 donc, mais voyant l'air dépité de Brian et ne voulant pas passer pour une sauvage, Pamela accepte de lui donner son identifiant Facebook.
L'honneur est sauf pour Brian et Pamela. Mais il reste encore un bon bout de chemin à faire avant que Pamela accepte de sortir boire un verre...

Faire la cour n'est pas chose facile aujourd'hui, heureusement que les progrès informatiques et autres réseaux sociaux offrent des ouvertures à tous les Brian et Pamela d'aujourd'hui...

Moi je dis ça...

Merci à Ben pour la photo ! Cliquez ici pour  plus d'images fabuleuses et de remarques pertinentes!

mardi 1 février 2011

Soyons cyniques...

Une fois n'est pas coutume, soyons cyniques.
C'est vrai, un peu d'astringence dans la vie n'a jamais tué personne. Il est si bon parfois de se laisser aller à une médisance gratuite, de cracher son venin, de piétiner allègrement le monde des Bisounours, de laisser Gargamel croquer quelques Schtroumphs et de regarder Lassie, chien fidèle, se perdre en ricanant...
Les plus prudes d'entre nous s'en choqueront peut-être et bien tant pis, soyons réalistes !
Allez, avouez, que tous ceux ici qui n'ont jamais été écœuré par la mièvrerie dégoulinante d'un mauvais poème me jette le premier chamallow.
... ... ...
Bien, maintenant que nous avons quelques provisions de sucreries, nous pouvons commencer.

1) Éliminons les uns après les autres tous ces éléments toxiques qui nous étouffent :  plus de chiots aux yeux larmoyants, plus de photos savamment "poudrées", plus de cœurs roses, plus de paillettes, plus de "Barbie princesse des neiges"... Fini les comédies romantiques, halte aux violons.
Ça y est, le cadre est posé.
Nous vivons dans la vraie vie et nous aimons ça !

2) Respirer les pots d'échappements, bouffer des hamburgers dégoulinants, oublier les légumes au fond de son frigo.
Se réveiller fatigué, sourire quand on veut et si on veut, parler à qui on veut et comme on veut.

Les comportements sont là aussi, on peut continuer, c'est bien, vous suivez.

Le cynisme est un art de vivre. Une sous-branche de la rhétorique. Un point de vue sur le quotidien.
Car être cynique, qu'est ce que c'est sinon traiter les informations qui parviennent à notre cerveau avec un détachement apparent qui provoque le rire ou parfois la gêne de notre interlocuteur ?
En tout cas, une chose est sûre, le cynisme nous place aussitôt en décalage avec l'opinion générale et donc bien pensante...
Et être décalé, attention ! C'est être de travers, de guingois... On ne rentre plus dans la case ! C'est le drame !
Mais être cynique finalement, ce n'est pas aussi se préserver un peu ? Opérer une mise à distance de la bêtise ambiante et/ou des horreurs de ce monde pour un peu garder la tête froide ?

Moi je dis ça...

dimanche 30 janvier 2011

Un grain de sable

Avez-vous déjà vécu ça ?
Tout va bien, votre vie avance cahin-cahan mais avance tout de même, vous parvenez  malgré la fatigue, le stress ou tout autre souci à être bien.
Et puis voilà, qu'un jour un minuscule détail matériel, comme un grain de sable dans l'engrenage, se met sur votre chemin.

Tout d'abord, on n'y prend pas garde, c'est à peine si l'on s'en rend compte. Et puis voilà, finalement, ce minuscule grain de sable se met à prendre des proportions étonnantes.
Pour vous donner une idée, c'est un peu comme l'histoire du caillou dans la chaussure : d'abord on ne le sent pas. Puis on finit par détecter un renflement inhabituel sous notre orteil gauche. Le caillou se balade à gauche, à droite, alors on ne s'en préoccupe pas plus que cela. Et puis on s'aperçoit que cet indésirable a fini par trouer notre chaussette et nous écorche douloureusement le talon. Mais comme on est dans la rue et que nos chaussettes (dépareillées) sont trouées, on hésite à s'asseoir tout bêtement pour enlever ce caillou (qui entretemps est devenu un galet dans notre esprit). Alors on souffre en boitillant...

Et nécessairement, ce grain de sable, cette petite chose minuscule et ô combien matérielle (cafetière en panne, imprimante capricieuse, boîte aux lettres coincée, connexion qui plante...) se met à vous pourrir la vie.
C'est ridicule, et vous le savez bien parce que " En vrai, tout va bien, j'ai pas à me plaindre, je suis en bonne santé, j'ai un boulot/ un but/ une maison/ des amis/ de la famille...".
Mais ni la rationnalisation ni la relativité ne fonctionnent, pour la simple et bonne raison que l'on se sent...vulnérable et impuissant.

Et là c'est terrible. Nous qui pensions maîtriser de main de maître l'univers tout entier , fleuret au poing et le regard conquérant, nous réalisons qu'en fait nous ne sommes que de pauvres victimes du progrés.
Nous rôdons alors, désemparés, autour de l'objet de nos tracas. Et nous essayons tout: lui parler, le secouer, lui crier dessus...
Hélas ô trois fois hélas, rien n'y fait.
Et l'on se dit alors qu'on ferait peut-être bien de prendre des leçons de détachement...

Moi je dis ça...

samedi 29 janvier 2011

Un esprit sain dans un corps sain?

Ce soir, brisons les tabous!
Dans notre société, j'ai l'impression qu'il est de rigueur d'aimer l'effort physique.
Comme un hymne à la compétitivité et au dépassement de soi, j'entends souvent psalmodier à gauche et à droite les bienfaits du sport.
Certains vont à la gym, d'autres pratiquent moult Pilate ou bodytraining...Il existe aussi quantités de licenciés de sports collectifs sûrement hautement ludiques. Grand bien leur fasse (vous fasse)!
Quant à moi, j'aime m'amuser mais le sport ne m'amuse pas.
Pire encore, je déteste courir...
Trés bizarrement, à la moindre évocation de cette activité physique, mon coeur bat un peu plus fort, ma respiration s'accélère, mon pouls aussi et je suffoque en regardant mes baskets qui prennent tranquillement la poussière dans un coin.

On pourrait prendre ces symptômes pour les prémices d'un état amoureux, mais il n'en est rien.
J'ai pourtant deux jambes en bonne état de marche, et un état de santé m'autorisant la pratique du sport.
Mais non, courir aprés le vide pour revenir à mon point de départ sans rien avoir accompli d'autre qu'une distance pré-définie ne m'excite pas. Du tout.

Et pourtant, je les entend ces discours hygiénistes, je les concois même.
" Le sport est un moyen sain d'entretenir son corps, il permet l'élimination des toxines, tonifie ton corps, fortifie tes muscles!".
Notez que j'aimerai vraiment me réjouir à l'idée de courir, taper la balle ou enchaîner trois brasses...
Forcément, soumise aux effets perverses de la propagande de la Brigade des Esprits Sains Dans Un Corps Sain, j'entends régulièrement cette petite voix qui me chuchote: "Bouh, c'est pas bien, tu ne fais pas de sport! Bouh, tu finiras en enfer, les artères bouchées et les biceps atrophiés!".

Mais si c'est le prix à payer pour ne pas suer, je veux bien m'encombrer la conscience.
Mes baskets continueront donc de se putréfier lentement dans mon placard et je continuerai à bien m'en porter.

Moi je dis ça...

vendredi 28 janvier 2011

On dirait que j'étais...

Ce soir je me sens d'humeur rêveuse... Et voilà que je repense avec nostalgie, larmichette à l'oeil et tous les débordements qui accompagnent traditionnellement les souvenirs, à mon année de préparation au concours d'instit...
Quand j'ignorais si l'avenir pour lequel je bossais si intensivement (au point que la vaisselle s'accumulait dangereusement dans mon évier et les vêtements un peu partout) allait se concrétiser.
Flash-back...
Alors pour apaiser stress et autres angoisses collatérales, j'avais rédigé une petite liste des différents plans de carrière qui pouvaient s'offrir à moi en cas d'échec. Vous savez, un peu comme les enfants: "On dirait que j'étais un cosmonaute/ une princesse/ un guépard des neiges...".
Et régulièrement, je la partageais avec qui je pouvais, parfois de parfaits inconnus... Je passais alors pour une grande originale, une sacrée comique ou une fille carrément timbrée, au choix.
La voilà, et j'avoue qu'en la relisant, je serais bien tentée de me détourner du droit chemin de l'enseignement pour faire un peu l'école buissonnière...
Attention, un vent de douce rébellion se lève sur Nontron City Paradise, prévenez le shérif!

Plan A: écrivain ( en littérature de jeunesse)
Plan B: illustratrice de livres pour enfants
Plan C: écrivain (pour les grands cette fois)
Plan D: artiste peintre
Plan E: comédienne
Plan F: actrice
Plan G: ébéniste
Plan H: créatrice de bijoux
Plan I: sculptrice
Plan J: neurochirurgien (ok...je sais)
Plan K: photographe
Plan L: céramiste
Plan M : etc
J'avais bien pensé à "rentière" aussi, mais apparemment, il n'y aurait que peu d'élus...

Mais j'ai fini par avoir mon concours...cependant, je garde bien au chaud cette petite liste.
Car pourquoi pas après tout? Pourquoi nos vies devraient être limitées à ce qui est réel? Pourquoi ne pas s'offrir le luxe de rêver un peu et de se réinventer à volonté?
Et s'il faut toujours garder les pieds sur terre, laissons aller notre tête et notre cœur à décoller un peu pour aller caresser les étoiles du bout des doigts (amis de la poésie, c'est cadeau!).
Alors à vos listes!

Moi je dis ça...

jeudi 27 janvier 2011

Ecrire

Un stylo, une feuille blanche (ça marche aussi avec les doigts et un PC)...
Je réfléchis (un peu quand même!).
J'ai l'idée, une idée qui me traverse la tête, que j'attrape délicatement, sans la froisser.
Je la laisse un peu gamberger dans un coin de ma tête, j'ai planté des barrières tout de même, il ne faudrait pas qu'elle m'échappe...
Et puis je l'observe.
Parfois elle se débat mais finalement, le calme revient.
Et là elle se développe.
De temps en temps, il faut l'aider un peu. alors je lui offre des mots, je lui parle. Tout doucement.
Et quand elle s'est suffisament laissée apprivoiser, j'attrape mon stylo et je l'écoute. Tout ce qu'elle me dit je le note.
Je la dépeins d'abord à grands traits, je lui brosse le portrait.
Ensuite, il faut l'habiller. Là, l'art est délicat...Si je la couvre trop, elle va étouffer. Mais si son habit est trop léger, elle aura l'air d'une pauvresse.
Alors, je lui choisis des ornements qui lui conviennent, j'essaie un mot, j'en enlève un autre.
Finalement, quand son vêtement d'apparat est prêt, je relis.
Ici intervient l'étape du nettoyage, je frotte, je brosse, j'époussette...J'élimine les dernières fautes.
Ca y est, c'est prêt, elle peut sortir...

mercredi 26 janvier 2011

On ne peut pas aimer tout le monde

N'ayons pas peur des mots, on ne peut pas aimer tout le monde.
C'est ce que j'explique régulièrement à Ryan lorsqu'il vient se plaindre que Kevin lui a (encore) mis la tête dans le bac à sable...
Mais si tous les Kevin du monde réglaient leurs problèmes ainsi, je ne suis pas sûre que tous les squares du monde possèdent assez de bacs à sable...
Aussi, heureusement que nous, les grands adultes doués de raison, possédons ces talents d'adaptabilité et de d'auto-régulation.
Quoique...
J'avoue que quand je côtoie certaines personnes, je me demande encore pourquoi ils cherchent toujours le bac à sable le plus proche...

Mais si on ne peut pas aimer tout le monde, il semblerait que nous ayons l'obligation de les respecter.
Là, c'est le discours que je tiens à Kevin lorsque je lui explique pourquoi il doit (encore) passer sa récréation loin de Ryan.
Et puisque Kevin est un enfant curieux (nous sommes dans un monde fictif...), il me demande aussitôt : "Absolument, je conçois tout à fait le raisonnement que tu tiens, mais que signifie "respect"?"...
Alors là, faut pas se planter ! Car bon, question respect, on en a dit des conneries :
" Oui, tu vois, respecter les autres, c'est important, blablabla, tolérance, blablabla, espace vital nécessaire, blablabla, important de saisir combien l'autre est un être unique fait de différences, blablabla...OH, CONNARD,  tu la bouges ta caisse ??? Comment ça j'suis mal garé ?? Et mon poing dans ta gueule, il est mal garé aussi ?"... Vous voyez ce que je veux dire...

Alors Kevin, écoute-moi bien ! Et que tous les Kevin du monde ouvrent grand leurs oreilles!
Le respect Kevin, c'est un peu comme le coloriage : quand tu dépasses les lignes, en classe, c'est pas joli-joli ? Et bien avec les autres c'est pareil, si tu dépasses les lignes, tu vas colorier sur leur dessin.
T'aimerai bien toi, qu'on colorie sur ton dessin ? Non, bien sûr.
Alors quand tu mets la tête de Ryan dans le sable, il aime pas ça.

Et quand plus tard, j'écoute les infos, je me dis que certains auraient bien encore besoin de leçons de coloriage.

Moi, je dis ça...

mardi 25 janvier 2011

Un p'tit café?


Le téléphone sonne.
Il est 18h35, un soir de semaine.
- Allo?...Salut! Comment ça va?.....Oui pas mal, merci.....Et oui ça fait longtemps.....Demain? OK, vers quelle heure?.....Parfait, bon à demain alors, bonne soirée!
Et voilà, c'est parti pour un p'tit café.
Immuablement, le rituel reste le même. Les têtes changent, les modes et les lieux aussi, mais le rituel ne prend pas une ride lui.
On se retrouve, aprés une journée/ semaine/année de séparation ; on s'asseoit dans un bar/ café/ salon et pendant parfois plusieurs heures, on discute à bâtons rompus.
Au début, surtout si cela fait longtemps que l'on ne s'est pas vu, les échanges sont un peu formels. On peut même noter quelques silences vite brisées par une remarque sur un vêtement ou une question sur la famille ou une connaissance commune.
Mais très vite le rythme s'accélère, la complicité renaît de ses cendres. On a repris nos marques et alors la vraie discussion peut commencer: les confidences s'enchaînent, parfois graves, parfois comiques.
On relance l'autre, on s'intéresse à sa vie. Lui de son côté nous écoute, nous éclaire parfois.
En se livrant ainsi, autour d'un p'tit café, on remet finalement de l'ordre dans nos idées, on partage.
Et si les cafés refroidissent, ce n'est pas trés grave, on en reprendra un deuxième qu'on boira un peu plus vite.
Avec sucre ou sans, cappuccino, chocolat, tisane, thé ou Coca, l'heure du p'tit café, c'est sûr, on la raterait pour rien au monde.
Allez, attrapez votre téléphone...
Moi je dis ça...

lundi 24 janvier 2011

Envie d'ailleurs...

Aujourd'hui, abordons un sujet brûlant : la liberté...
Ah, que de choses ont déjà été dites en son nom!
Mais sérieusement, penchons-nous dessus.
Oublier son programme, zapper ses impératifs, piétiner ses plans soigneusement préparés!
Qu'il doit être jouissif de se laisser aller à une spontanéité débridée et d'oser sortir du cadre!
Qui n'a jamais été tenté, de passage dans une gare ou un aéroport, de subrepticement changer de quai ou de porte d'embarquement et de partir au hasard, vers une destination plus lointaine?
Il faut certainement une bonne dose de courage ou de folie, ou peut-être même un peu des deux...Simple question d'interprétation.
Ca y est, vous sentez ? Ca vous démange vous aussi ? Confortablement installés devant votre ordinateur, vous laissez aller vos doigts sur le clavier, et sans qu'on sache comment, "voyager loin" s'est inscrit en lettres de feu dans la barre de recherche Google ?
C'est que vous êtes atteints...Ne cherchez pas à vous débattre, ne cherchez pas à vous soigner!
C'est finalement signe que tout va bien.
Vous n'avez pas encore succombé à la tâche (quelle qu'elle soit) puisque vous avez encore cette petite flamme qui brûle en vous.
Vous arrivez encore à entendre cette petite voix qui vous dit: "Allez, vas-y, pars vite! Mets ta brosse à dents et une culotte dans ton sac et pars !".
Qu'on le fasse ou non, c'est tellement agréable de se dire qu'un jour on le ferra!
Vous savez, ce fameux jour, ouiiii ! Celui-là même où on prendra le temps de lire l'intégrale de Balzac ; de regarder le film d'auteur turco-hongrois qui a eu la Palme d'Or ; d'apprendre l'italien - parce que c'est une siiii jolie langue... ; de commencer à construire un prototype de table basse en palettes de chantier ; de découvrir la Provence - parce que c'est une siiii jolie région...
Et oui, ce jour-là c'est promis, on achète nos billets pour LOIN (disons que la destination devra commencer par...tiens un T!).
Et finalement, la liberté, c'est peut-être bien ça au fond ? Rester toujours capable d'avoir des projets...
Mais moi je dis ça...

Ce qui ne te tue pas te rend plus fort...


Tout le monde a déjà entendu au moins une fois dans sa vie cet aphorisme brillant... Et pas souvent dans des circonstances agréables.
D'ailleurs, étonnamment, quand on me dit cette phrase, un vieux relent de colère me parcourt et j'ai tout à coup comme des envies de glisser des bambous sous les ongles de mon interlocuteur.
"Tu souffres hein? Mais tu vois, t'es pas mort! Et ben t'es plus fort maintenant! Si si!"...
Et si l'on passe en revue toutes les calamités non mortelles de ce monde, vous avouerez que l'ambiance se refroidit bizarrement d'un coup: gale, collant filé, clefs perdus (et pas de double bien sûr), inondations, nuée de moustiques, rage de dent, réveil oublié, carte bleue bloquée, mal de dos, verrues, PC qui plante, crotte de chien sous la chaussure droite, panne de voiture, trous de mites dans un pull neuf, chaussette rouge dans lessive de blanc, échecs en tous genres, pénurie de PQ un dimanche matin, migraine,j'en passe et des meilleures...
Certes, certains peuvent voir dans cette liste autant de futilités matérialistes qui gangrènent notre société un peu plus chaque jour...
Mais...je vous mets tout de même au défi de me trouver UNE personne qui apprécie de se réveiller un matin en retard, atteint de la gale, avec un mal de dos et une rage de dent et obligée de porter des vêtements roses (n'allons pas trop loin dans le cumul...restons légers!).
Alors oui, ce qui ne nous tue pas nous laisse en vie (très fort ça...) mais peut-on vraiment dire que cela nous rend plus fort?
Plus fort de quoi? D'une expérience douloureuse,désagréable?
Quelle chance avons-nous!
Dans ce cas, ne nous plaignons surtout pas et considérons plutôt que non contents d'être en vie, nous ressortons en plus grandis de ce combat face à l'adversité!
Et, pleins de ressources, cherchons vite des prochaines épreuves qui nous forgeront à long terme une carapace de titane homologuée "haute protection anti-calamités"...
L'épreuve t'abreuve, soldat!
A bon entendeur, je vous salue.

dimanche 23 janvier 2011

un long dimanche...


Qui n'a jamais entendu cette fameuse phrase: « j'aime pas les dimanches! ». Sur ce point, on est bien d'accord...Qui se réjouirait de sentir filer, inexorablement, les dernières heures du we chéri de fête, de repos et de bullage que l'on affectionne tant? Et quand le soleil se couche et que l'on commence à penser au lendemain, ce si terrible lundi, quand il faudra se lever et reprendre le rythme tout aussi inexorable de la semaine... Pas terrible, hein?

Alors, pensons les choses autrement! Et considérons le verre à moitié plein.
C'est le matin. On ne sait pas trop lequel mais c'est un matin. Tiens, le réveil n'a pas sonné? Alors ça veut dire que c'est un jour « sans ». Sans boulot, sans stress, sans obligation... ou alors on n'a pas entendu le réveil? Nan, pourtant, pas de boule d'angoisse!

Donc on est dans son lit, détendu, reposé...Et rien ne cloche finalement! Alors un bon sourire de béatitude s'inscrit sur notre visage: ouiiiii! C'est dimanche! Une roulade sur le lit plus tard, on est debout, prêt à jouir de ces quelques heures.

Traîner en pyjama quelques heures, se baffrer d'un vrai petit déjeuner à 11h (et non tant pis, on n'aura pas faim pour le déjeuner...mais c'est vrai, c'est dimanche, on peut déjeuner quand on veut!), se vautrer dans le canapé pour (enfin) finir le livre passionnant sur lequel on s'endort les soirs de semaine... Parfois, il faut caser un repas de famille (qui a dit « j'aime pas les repas de famille »???), mais ça, on aura l'occasion d'en reparler plus tard.

Pour les plus hyperactifs d'entre nous, ce dimanche sera l'occasion de réaliser les mille et une petites choses qui passent à la trappe pendant la semaine: classer les papiers, repeindre la cuisine/ salle de bains pour la troisième fois (ce framboise écrasée, décidément, j'aime pas), faire la lessive/le ménage, se tremper sous la pluie en pédalant comme un dératé sur son vélo de course... Il en faut pour tous les goûts.


Et puis le dimanche, les magasins sont fermés, les administrations aussi. Pas moyen donc de contacter la CAF, le centre des impôts ou l'Inspection Académique, même si c'est inscrit sur notre liste « to do » depuis...quoi, déjà deux semaines? Et même si à Nontron City Paradise je n'ai pas la chance d'avoir cette tentation faute de magasins, c'est appréciable d'être obligée de ne rien faire un dimanche.

(Note pour plus tard: penser à évoquer l'obligation à NCP de ne rien faire un lundi soir, un jeudi soir, et en fait un peu tous les soirs...).

Enfin presque...car oui, le soir va venir, et oui, j'ai quand même du travail. Mais bosser reposée, c'est tout de même mieux que bosser stressée...
Voilà, c'est tout ce qu'elle avait à dire (pour le moment!).

vendredi 21 janvier 2011

Moi j'dis ça...

Voilà, un nouvel espace de communication (unilatéral?) virtuel s'est ouvert! Sabrez le champagne, sortez les coupes, versez votre larme d'émotion!
Dans quelques temps, je penserai à l'éventualité d'organiser une pendaison de crémaillère, évidemment...
Mais place aux réelles préoccupations du moment: de quoi parler dans son premier article?
OK, je sais, c'est un peu creux...
Mais mine de rien, la question se pose! Et oui, je vous entends d'ici, canailles!
" Pourquoi parler pour ne rien dire? Pourquoi créer un blog à l'odeur fade et sans consistance?"
Que nenni! La consistance, vous l'aurez, l'odeur aussi (si vous insistez vraiment...).
Alors commençons doucement, sans pression, par ce tranquille babillage infécond.
Quoi j'ai bu? Quoi je ne sais plus ce que je dis?
Et alors? En attendant, un article plus tard, la réponse est trouvée...
Moi, je dis ça, je dis rien...