lundi 21 février 2011

Boudiou!

Aujourd'hui, je vais vous faire voyager aux confins de l'inimaginable...
Alors laissez-moi vous introduire dans un univers méconnu, dans un endroit que les citadinophiles se targuent d'ignorer, dans les limbes d'une civilisation délicieusement bucolique...
D'abord, il s'agit de planter le décor, et quel décor!
Voilà déjà presque une heure que vous avez quitté l'autoroute et vous roulez, et chaque tour de roue vous éloigne un peu plus de tous repères qui structurent votre vie quotidienne... Les feux tricolores sont devenus inexistants, les champs et autres pâturages se multiplient. Vous croisez des vaches, des meules de foin, et le paysage devient si peu varié que vous avez la sensation d'être déjà passé par là..."Cet arbre là, on l'aura pas déjà dépassé?"
Bienvenue dans la 5ème dimension, un univers où tous vos sens sont en éveil, un lieu où la vie se pense autrement...
Vous êtes au coeur d'un département qui peut se vanter de bons produits du cru, de vallées verdoyantes, d'une grotte de Lascaux et d'un village nommé Angoisse.
Oui je sais, vu comme ça, c'est pas très exitant...
Mais voyons les choses autrement ! Imaginez un soleil magnifique, des bosquets et forêts accueillants, des oiseaux qui chantent, des bourgeons qui bourgeonnent...
Vous êtes toujours dans votre voiture, la radio diffuse "Ca fait rire les oiseaux" ou quelque "Ya d'la joie!". Une allée de platanes escorte votre voiture qui sautille de bonheur, enchantée de cette escapade.
Et vous apercevez à nouveau quelques signes de civilisations : de coquettes maisons en bordure de route (avec jardin!), une sorte de viaduc, et même un stade. Ici, pas de cages de foot mais des sortes d'énormes H tendant leurs bras décharnés vers le ciel...
Vous vous sentez l'âme d'un Indiana Jones, et votre coeur frémit à la pensée de découvrir les vestiges d'une cité oubliée ou d'explorer des terres vierges.
Et puis, au détour d'un virage, vous découvrez l'ennemi n°1 de tout conducteur en campagne : le tracteur. Diantre! Un être humain, ici ! Et quelle étonnante monture! Quelle découverte ! Il y a donc de la vie !
Après quelques mètres en 1ère, pied sur le frein, vous décidez de tourner à la première à droite. La découverte, c'est bien, mais avancer, c'est mieux...
Et puis on entre dans le calme. Un calme paisible.
Ca y est, vous descendez de voiture. Vous êtes dans ce qui semble être une ville à première vue : les trottoirs sont là, les lampadaires, une boulangerie, la poste, le coiffeur, l'école, la place de la mairie et le PMU.
Mais pas de trafic, d'embouteillages, pas de piétons. On est dimanche ? Non pourtant.
Alors vous faites quelques pas, et tout ce calme vous détend malgré tout. Vous avez l'étrange sensation de vous sentir pousser des racines, vous vous sentez propres.
Vous n'avez qu'une envie, c'est de vous rouler dans l'herbe, là maintenant tout de suite ! Puis d'acheter du pain bio et de la rillette bien grasse pour aller casser la croûte au bord du ruisseau où le sage vous expliquera que "le gardon, ça mord pas fort ces temps-ci, la faute à tous ces ogéhèmes...".
Vous pensez "authenticité", "terroir", ". Vous vous projetez dans votre ferme, à fabriquer vos fromages au lait de brebis caillé.
Dans la grand-rue, en passant devant la boutique "Chasse-pêche", vous commencez même à vous dire qu'un look bottes de pluie et salopette ça pourrait peut-être vous aller...
Vous aimez cela jusqu'au moment où, au fond de vous, une sourde angoisse monte...

Où est la sortie?

Car ce qui manque finalement, c'est aussi ce dont on se plaint...Le bruit, la vitesse, la trépidance, les foules et les lumières de la ville.
Cette petite odeur de gasoil à la station-service du coin, les superettes ouvertes 23h/24 et 7j/7 et qui drainent du monde sous les fenêtres, les files d'attente au cinéma.
L'odeur de la pluie sur le bitume, les transports en commun bondés et des rues innombrables où se perdre.

Il paraît que la campagne, c'est tendance. Notez qu'on finit par y trouver son compte...
Sinon, sur l'autoroute, vous pouvez aussi prendre la direction "Paris-Porte de Versailles" et vous arrêter au salon de l'Agriculture...
Moi je dis ça...

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