dimanche 27 février 2011

J'ai testé pour vous: l'hibernation.

Dieu fit les vacances. Et il vit que cela était bon.

J'ai fait pendant mes vacances une expérience édifiante : l'hibernation.
Hibernation, hibernation ? Quelle réalité recouvre ce mot qui nous fait tant rêver ?
Laissons le Docteur Wiki nous éclairer: "L’hibernation est un état d’hypothermie régulée, durant plusieurs jours ou semaines qui permet aux animaux de conserver leur énergie pendant l’hiver."
Dans un pur esprit scientifique, j'ai donc laissé mon corps s'hypothermiser tel le hérisson pour conserver toute mon énergie pour la rentrée, comme c'était écrit dans la notice.
Les circonstances me le permettant, j'ai donc décidé dans le total respect de mon rythme de sommeil de ne pas mettre de réveil (sauf exceptions de rendez-vous importants) et de rejoindre mon ami mon lit....
La fuite dans le sommeil. Adieu grisaille, tristesse, froid, boulot, conduite, solitude, la vie qui vous heurte. Adieu donc.
Je m'engouffre sous ma couette et c'est parti pour une expérience dont je ressors certes reposée (on le serait à moins) mais pas nécessairement épanouie.
Car après le sommeil et les rêves étranges, vient l'heure du réveil....Et la tête de crapaud. Vous savez, les yeux bouffis du matin, et le triste de goût de réalité dans la bouche. Car je défie quiconque d'avoir au réveil la face pimpante et l'haleine fraîche! Rien n'a changé, rien n'a bougé pendant mon hibernation, et je retrouve puissance 10  le même bordel dans ma tête et dans ma chambre.

Dieu fit les vacances. Et il vit que cela était bon.
Mais dans sa grande omniscience, Il a oublié un dommage collatéral : le retour des vacances.
...Et viendra bientôt le lundi matin haï, ce matin où quatre réveils successifs ne suffiront pas à me sortir la tête de la brume et le corps de ce doux cocon chaleureux qu'est mon lit. 
...Mais viendra aussi le soir, moment béni de la journée où je glisserai avec une délectation savoureuse sous les draps mon corps rompu d'une saine fatigue...

Et oui, la vie continue, hibernation ou pas ! Carpe diem que diable, ne nous laissons pas bouffer, l'hiver est presque fini, les jours commencent à rallonger alors gardons garder la tête haute en attendant dignement les chaleurs réconfortantes du printemps! 
Moi je dis ça...

(merci au sympathique et non moins fameux illustrateur de cet article: Ldsm , qui acceptera, je l'espère, de collaborer de nouveau à de fabuleuses productions à deux mains... S'il te plaît?)

samedi 26 février 2011

Mon enfant est un singe

Il existait l'Ecole des Fans, avec notre bon vieux Jacques Martin, les parents cachés derrière leur caméscope et les perles de ces petits bout'chous, dont certaines, mythiques, nous font encore rire aujourd'hui...
Allez, pour le plaisir : http://www.youtube.com/watch?v=xwIS2RatuJU
On se disait alors "C'est mignon..."

Il existait la Star Académy, que nous connaissons tous même si nous jurions ô grands dieux que "Vraiment c'est nul, j'ai jamais regardé... Ou peut-être une fois, ou deux...Enfin juste pour voir ce que c'est, quoi...".
C'était le début d'une certaine télévision que la nouveauté rendait, je vous le concède, un tant soit  peu attractive...

Il existe aujourd'hui "Qui sera le meilleur ? spécial enfants".
La recette : des enfants qui s'exhibent en chantant, dansant, jouant avec leur chien sur un plateau télé devant un jury de "stars"/people qui leur attribue des points pour décider qui va rester pour la fameuse grande finale. Le tout assaisonné d'une blonde siliconée qu'on prend pour une idiote, d'un animateur à l'humour incertain, et autres paillettes et spots lights éblouissants.

Au détour d'un zapping impromptu, je suis tombée sur cette émission hier soir. Et j'ai un peu regardé, c'est vrai. Juste le temps d'avoir vraiment, mais alors vraiment envie de vomir mes gnocchis poêlés...

Florilège de la soirée: une fillette de 5 ans se met à pleurer parce qu'elle ne connaît plus les paroles de sa chanson, un gosse (5 ans aussi) fait un caprice sur le plateau parce qu'il n'a eu qu'un point du jury, une petite de 4 ans déambule l'air perdue sur la scène où on la trimballe comme une poupée...
 Le divertissement, ok je veux bien...Mais qui s'est amusé ce soir là ? Un public hystérique à la vue d'un mini-gnome chantant "Pour un flirt avec toi" ? Des animateurs et autres vedettes extasiés devant un couple de jeunes danseurs de rock acrobatique tout de latex vêtu ?
J'ai eu beau me forcer, je n'ai rien trouvé de mignon ou d'attendrissant dans cette émission...

Quand les enfants deviennent un prétexte à se divertir, on se dit alors qu'il devrait exister un âge limite pour autoriser les parents et les producteurs à mettre en scène ainsi des gamins.
En effet, bien qu'évidemment ceux-ci soient sûrement talentueux, je ne vois pas où est l'intérêt de les brandir à la foule tels des singes au zoo et de les soumettre à une compétitivité autant inutile que destructrice.

Renseignements pris sur un certain site d'une certaine télé, il existe aussi (sur la même chaîne) d'autres émissions tels que "Le grand show des enfants", ou bien encore "Petites stars, le grand soir"... Au secours!

Parfois regardez de la merde, ça aide à garder le sens des réalités. Parfois.
Moi je dis ça...

vendredi 25 février 2011

Trop d'activité tue l'activité

Il existe en pédagogie un terme qui peut paraître obscur aux néophytes : la surcharge cognitive.
Oh la la ! Deux mots de plus de deux syllabes, non mais pour qui elle se prend là, oh ! 
N'aies crainte lecteur, et rassure-toi, la surcharge cognitive, en fait c'est simple et en plus c'est strictement pas réservé au seul domaine de l'éducation...

En fait, c'est un peu ce qui t'arrive quand tu décides de faire des crêpes en relisant La fée Carabine de D.Pennac... Puis le téléphone sonne et comme tu refuses de lâcher et ton livre et tes crêpes, mais qu'une vie sociale ça s'entretient, tu réponds.
Et à  force de tout faire à la fois, forcément on perd un peu les pédales : on tourne les pages avec la spatule à crêpes, foutant du gras sur les pages 41, 42 et 43, on retourne les crêpes à la main, d'où brûlures et recherche de Biafine dans le tiroir gauche de la commode (sans lâcher notre livre donc taches de Biafine sur les pages 44, 45 et 46) et on tient des propos incohérents au téléphone, ce qui fait sérieusement douter notre interlocuteur sur notre bonne santé mentale.
Le cerveau se révèle juste incapable de gérer toutes ces tâches simultanément, et c'est foutu : les crêpes sont cramées, les doigts brûlés, et j'en passe.

Bien sûr, ton esprit affiné aura saisi, lecteur, la lourde métaphore que j'ai l'affront d'imposer à tes yeux fatigués.

En bref, à trop vouloir faire à la fois, on ne fait rien de bien.

Mais bonne nouvelle, être cognitivement surchargé n'est pas une maladie cher lecteur.
Et il existe un remède universel pour pallier tous ces symptômes : le temps.
Et oui, prendre le temps...de vivre, de rire, de respirer, de pleurer aussi parfois.
Le temps pour s'amuser mais aussi parfois pour être plus sérieux.
Prendre le temps de se poser des questions, de chercher des réponses.
Le temps de commencer par la lettre A dans l'alphabet de nos vies, sans brûler les étapes.
Prendre son temps pour ne pas dévorer nos vies par les deux bouts et finir trop tôt.

Moi je dis ça...

lundi 21 février 2011

Boudiou!

Aujourd'hui, je vais vous faire voyager aux confins de l'inimaginable...
Alors laissez-moi vous introduire dans un univers méconnu, dans un endroit que les citadinophiles se targuent d'ignorer, dans les limbes d'une civilisation délicieusement bucolique...
D'abord, il s'agit de planter le décor, et quel décor!
Voilà déjà presque une heure que vous avez quitté l'autoroute et vous roulez, et chaque tour de roue vous éloigne un peu plus de tous repères qui structurent votre vie quotidienne... Les feux tricolores sont devenus inexistants, les champs et autres pâturages se multiplient. Vous croisez des vaches, des meules de foin, et le paysage devient si peu varié que vous avez la sensation d'être déjà passé par là..."Cet arbre là, on l'aura pas déjà dépassé?"
Bienvenue dans la 5ème dimension, un univers où tous vos sens sont en éveil, un lieu où la vie se pense autrement...
Vous êtes au coeur d'un département qui peut se vanter de bons produits du cru, de vallées verdoyantes, d'une grotte de Lascaux et d'un village nommé Angoisse.
Oui je sais, vu comme ça, c'est pas très exitant...
Mais voyons les choses autrement ! Imaginez un soleil magnifique, des bosquets et forêts accueillants, des oiseaux qui chantent, des bourgeons qui bourgeonnent...
Vous êtes toujours dans votre voiture, la radio diffuse "Ca fait rire les oiseaux" ou quelque "Ya d'la joie!". Une allée de platanes escorte votre voiture qui sautille de bonheur, enchantée de cette escapade.
Et vous apercevez à nouveau quelques signes de civilisations : de coquettes maisons en bordure de route (avec jardin!), une sorte de viaduc, et même un stade. Ici, pas de cages de foot mais des sortes d'énormes H tendant leurs bras décharnés vers le ciel...
Vous vous sentez l'âme d'un Indiana Jones, et votre coeur frémit à la pensée de découvrir les vestiges d'une cité oubliée ou d'explorer des terres vierges.
Et puis, au détour d'un virage, vous découvrez l'ennemi n°1 de tout conducteur en campagne : le tracteur. Diantre! Un être humain, ici ! Et quelle étonnante monture! Quelle découverte ! Il y a donc de la vie !
Après quelques mètres en 1ère, pied sur le frein, vous décidez de tourner à la première à droite. La découverte, c'est bien, mais avancer, c'est mieux...
Et puis on entre dans le calme. Un calme paisible.
Ca y est, vous descendez de voiture. Vous êtes dans ce qui semble être une ville à première vue : les trottoirs sont là, les lampadaires, une boulangerie, la poste, le coiffeur, l'école, la place de la mairie et le PMU.
Mais pas de trafic, d'embouteillages, pas de piétons. On est dimanche ? Non pourtant.
Alors vous faites quelques pas, et tout ce calme vous détend malgré tout. Vous avez l'étrange sensation de vous sentir pousser des racines, vous vous sentez propres.
Vous n'avez qu'une envie, c'est de vous rouler dans l'herbe, là maintenant tout de suite ! Puis d'acheter du pain bio et de la rillette bien grasse pour aller casser la croûte au bord du ruisseau où le sage vous expliquera que "le gardon, ça mord pas fort ces temps-ci, la faute à tous ces ogéhèmes...".
Vous pensez "authenticité", "terroir", ". Vous vous projetez dans votre ferme, à fabriquer vos fromages au lait de brebis caillé.
Dans la grand-rue, en passant devant la boutique "Chasse-pêche", vous commencez même à vous dire qu'un look bottes de pluie et salopette ça pourrait peut-être vous aller...
Vous aimez cela jusqu'au moment où, au fond de vous, une sourde angoisse monte...

Où est la sortie?

Car ce qui manque finalement, c'est aussi ce dont on se plaint...Le bruit, la vitesse, la trépidance, les foules et les lumières de la ville.
Cette petite odeur de gasoil à la station-service du coin, les superettes ouvertes 23h/24 et 7j/7 et qui drainent du monde sous les fenêtres, les files d'attente au cinéma.
L'odeur de la pluie sur le bitume, les transports en commun bondés et des rues innombrables où se perdre.

Il paraît que la campagne, c'est tendance. Notez qu'on finit par y trouver son compte...
Sinon, sur l'autoroute, vous pouvez aussi prendre la direction "Paris-Porte de Versailles" et vous arrêter au salon de l'Agriculture...
Moi je dis ça...

mercredi 16 février 2011

St Valentin (2)

Chose promise, chose due, voilà toute l'histoire de la St Valentin. Pour bien comprendre l'origine des choses, remontons un peu le temps, quelques siècles plus tôt...

Nous voilà dans la Rome antique. Le Colisée est là, intact, et on y joue tous les soirs à guichet fermé "Danse avec les lions". Berlusconi n'a pas encore fait parler de lui et le latin est encore une langue vivante...
Dans les rues, la foule est en liesse, on est le 15 février et comme chaque année, les prêtres de Lupercus (mais si, le dieu de la fertilité) ont sacrifié des chèvres et peut-être bien aussi une jeune vierge au passage... A présent, ils courent bourrés et en petite tenue dans les rues, effleurant au passage les bons citoyens de peaux de biquettes sanguinolentes.
Jeune mariée, Tullia n'aurait manqué pour rien au monde ces lupercales, elle se place sur le passage des prêtres afin d'être touchée par la peau de biquette : elle veut donner au plus vite un héritier à son époux.
Pendant le banquet qui suit, les jeunes filles notent leur prénom sur un parchemin qu'elles placent dans une jarre. Les jeunes romains célibataires piochent ensuite chacun leur tour un prénom, et se voient attribuer une compagne pour la soirée. Junon veillant au grain, quelques couples se forment ainsi. Comme quoi sur un malentendu, ça peut toujours marcher...

Autres temps, autres époques, autres croyances. Nous sommes au Moyen-Age.
Les dieux romains ont été gommé pour laisser la place à un Dieu unique. Pour permettre la transition, les prêtres ont eu l'idée lumineuse de remplacer les festivités dites païennes par des fêtes célébrant un événement religieux ou un saint.
Pour garder le côté souffrance des sacrifices, un certain pape Gélase 1er (et oui!) attribue à trois saints martyrs, tous prénommés Valentin (le nom fait le martyr?) le 14 février comme jour de fête.
Et comme le peuple aime à s'amuser,  il faut le distraire!
Des traditionnelles lupercales romaines, on conserve l'idée de former des couples.
Les villageois(e)s festoient et organisent des parties géantes de cache-cache. Le principe est le suivant : toutes les Cunégonde, Marie et Gertrude du village allaient se planquer puis les Tancrède, Enguerrand et autres Baudouin célibataires partaient dénicher les donzelles. La trichade était de mise pour les plus finauds qui s'entendaient à l'avance sur une cachette.
Les couples ainsi formés se mariaient dans l'année.
La St Valentin était alors la fête des célibataires.
Mais ce que l'histoire ne dit pas, c'est que Cunégonde, pauvre enfant au visage ingrat qu'on surnommait "la Boiteuse", attend encore dans sa cachette l'arrivée d'un bougre de célibataire...

Enfin, en comptant large depuis un bon siècle environ, la St Valentin a muté pour passer de la fête des célibataires à la fête de l'Amour puis à la fête des amoureux.
Il est de bon temps au début du siècle (dernier) de s'envoyer des petits mots tendres (toujours trés pudiques), et selon les régions de procéder à des offrandes champêtres : fleurs à signification diverses, branches décorées, chemins de feuilles à proximité de la maison de la dulcinée.
La laïcité détourne à nouveau cette fête de son caractère pseudo-religieux, les moeurs évoluent, les messages deviennent moins pudiques et les commerçants s'engouffrent dans le créneau.
Et là, c'est mon le drame!

Parce que quand je vois que même le magasin d'informatique en bas de chez moi affiche une vitrine toute ornée de coeurs et de rouge, j'ai envie de crier: "Rendez-nous nos lupercales! Que des hommes à moitié nus munis de peaux de chèvre nous poursuivent dans la rue!"
Certain(e)s apprécieront certainement, j'en suis sûre...
Mais moi je dis ça...

mardi 15 février 2011

St Valentin (1)

La St Valentin quel vaste sujet polémique !
Les un(e)s adoooorent alors que d'autres exécrent par tous les pores de leur peau cette fête de l'Amour (le grand A s'impose, évidemment...)
Quant à moi, je reste persuadée que tout cela n'est qu'une grande fumisterie...
Ceci étant dit, laissez-moi étayer mon propos...
A la St Valentin, que se passe-t-il ?
Tout d'un coup, les personnes en couple se précipitent chez le fleuriste, chocolatier, parfumeur pour combler de cadeaux leur bien-aimé(e).
Soit. L'intention est bonne, le geste attentionné et c'est finalement l'occasion de célébrer la relation formidable qui nous unit, de se regarder dans le nombril du couple et de se (re)dire "je t'aime mon amour", parce que les autres jours, vraiment, on est trop pris par nos obligations respectives pour pouvoir le faire...
Et là, je dis stop. Je crie STOP, même!

Pourquoi ? Pourquoi attendre, une fois par an (allez, deux si on compte l'anniversaire de la rencontre ou de mariage/ PACS), pour prendre du temps pour l'autre et fêter son couple ?
Pourquoi céder aux exigences de la société de consomnation qui impose d'être heureux, en couple et de bouffer des putain de "Mon chéri " à la liqueur de cerise ce jour-là pour justement prouver qu'on est heureux et en couple (les deux étant bizarrement indissociables ce jour-là...) ?
Pourquoi faire culpabiliser l'autre deux semaines avant par des "J'ai hâte d'être dans deux semaines mon chéri...", "Alors, qu'est-ce que tu me prépares pour la St Valentin cette année mon amour?"...

Ok,  recevoir des cartes, des fleurs, c'est agréable, mais vous le reconnaîtrez vous-mêmes, c'est quand même une grosse connerie tout ça.
Pour ma part, tant qu'à être exigeante, je préfére encore recevoir des fleurs tous les jours...

Et tiens, pour la peine, demain je vous parlerai des origines de cette (putain de) fête. Amoureux ou pas, un peu de culture générale n'a jamais fait de mal à personne (enfin, c'est ce qui se dit...).

Moi je dis ça...

mardi 8 février 2011

Zenattitude

Et si pour une fois, on oubliait le cynisme, la dérision et notre vie trépidante qui nous bouffe ?
Si on laissait de côté les grands effets de manche, les points d'exclamation et les intonations surjouées ?
Oui, je sais, c'est pas tout à fait ce que je disais il y a quelques jours. Mais puisque l'être humain est pétri de contrastes et que dire tout et son contraire me semble être un bon moyen d'être toujours d'accord avec soi-même, j'assume pleinement les mots qui suivent.

Déjà, asseyez-vous.
Non, vraiment, pas un bout de fesse sur un coin de chaise. C'est ça, on s'installe confortablement.
Maintenant, on se vide la tête. Allez, on oublie tout : l'organisation, l'administration, les bonnes résolutions...De manière générale, on oublie surtout les mots qui se terminent en "-tion". Ils dégagent une odeur méphitique dont on ne se méfiera jamais assez.
Voilà, ça vient...Vous sentez ? En vous concentrant bien, vous arrivez à entendre votre respiration, et même à voir vos muscles se détendre... D'ailleurs, vos paupières sont un peu lourdes, non ?
Concentrons-nous sur la respiration maintenant...On inspire, on expire...(tient, ça me fait penser à une blague avec une blonde et un walkman, vous la connaissez? Bon ok, hors sujet et d'ailleurs cette blague éculée ne doit faire rire que moi...).
Revenons à nos moutons. Donc on inspire, on expire...
Et on se sent mou comme du chewing-gum, tout détendu....
Vous suivez toujours ? C'est bien.
A présent, prêtez l'oreille. Vous entendez un bruit d'eau. Ruisseau, cascade, mer...Ça coule tout seul et ça fait du bien ( que celui qui a dit "J'ai envie de pisser" sorte...).
Ok...
On oublie tout, les petits tracas, les gros soucis, les embouteillages, le con à la machine à café, la vaisselle à faire, le caillou dans le soulier, les heures sur la hotline de l'opérateur téléphonique et même la pétasse de la hotline.
Tout n'est que volupté, sourire et tendresse autour de nous.
Voilà, on y est arrivé.

Maintenant on va rester tranquille, se faire couler un bain chaud, manger un carré de chocolat, s'emmitoufler dans un plaid et surtout se faire plaisir.
Parce que si on ne se force pas à s'arrêter un peu pour ne rien faire et écouter la Terre tourner, qui le fera pour nous, je vous le demande?

Moi je dis ça...

samedi 5 février 2011

La drague

Autrefois, faire la cour exigeait le respect d'un rituel bien précis.
Le damoiseau repérait la donzelle, ses longs cils et sa nuque gracile et commençait son approche par des regards enflammés et des fanfaronnades auprès de ses copains.
Parfois les parents (souvent la mère) s'en mêlaient mais la rencontre, moins spontanée, n'en n'était pas moins ritualisée.
Puis venait le jour de bal. Là, si la donzelle était un peu maligne, elle s'arrangeait pour faire savoir par le cousin de sa meilleure amie qui se trouvait aussi être le collègue de l'ami du damoiseau, qu'elle irait au bal avec la meilleure amie en question pour tout chaperon.
Selon l'époque et les milieux sociaux, il était d'usage pour la donzelle de tenir un carnet de bal, et l'objectif du damoiseau était d'enchaîner plus de trois danses avec sa belle, auquel cas leur relation pouvait être considérée comme officielle et l'annonce imminente de fiançailles faisait jaser les vieilles rombières. 
Ensuite, quelques promenades (toujours avec chaperon) suffisaient à instaurer entre les deux tourtereaux un semblant d'intimité qui réveillait leurs hormones et allumait une flamme ardente dans leurs cœurs (ou pas...mais les hormones parlant, il devenait difficile de faire la part des choses dans leurs jeunes esprits).
Puis le damoiseau enfilait ses gants de beurre frais pour obtenir l'accord du Père, l'union s'officialisait et les festivités s'organisaient.
Les choses étaient posées : les parents de la donzelle étaient soulagés que leur écervelée de fille ait attrapé un mari avant la fermeture de la chasse et ceux du damoiseau se rassuraient de voir leur fils endosser des responsabilités qui feraient de lui un homme (mon fils...).

Évidemment, il était de bon goût d'être toujours puceau/pucelle.

Aujourd'hui, la donzelle est une meuf et le damoiseau un keum.
Le bon goût n'a plus trop à faire dans l'histoire.
Les mots "chaperon", "cour", "gants de beurre frais", "carnet de bal" sont devenus délicieusement désuets et l'expression "faire la cour" est passé à la trappe pour laisser place au très glamour "draguer".
Les nuques graciles et les longs cils n'attirent plus autant mais une jupe courte et un décolleté produisant le même effet, les meufs n'ont pas de souci à se faire.
Les keums ont toujours besoin de fanfaronner auprès de leurs copains.
Mais si les moyens diffèrent, l'esprit reste le même.
Aussi, quand Pamela prend le train un vendredi soir pour rejoindre la ville de ses parents, elle n'est pas surprise de susciter l'intérêt de Brian.
Pamela prend soin d'elle, et elle n'est pas peu fière aujourd'hui de porter ses nouvelles chaussures à talons qui vont si bien avec sa doudoune en faux skaï et fourrure à la capuche.
Lorsqu'elle s'assoit, elle est vite remarquée par Brian et ses copains. En minaudant, elle leur demande d'arrêter de la fixer. Encouragé par cette accroche, Brian vient s'asseoir en face d'elle. Pamela sourit en faisant semblant d'être terriblement gênée. Après trois échanges banaux, Brian connaît son âge (17 ans), son prénom (Pamela), sa destination et puis se lance courageusement : "Vas-y tu m'lâches ton 06 ?".
Mais attention Brian, comme tu y vas! Pamela n'est pas une fille facile!
Pas de 06 donc, mais voyant l'air dépité de Brian et ne voulant pas passer pour une sauvage, Pamela accepte de lui donner son identifiant Facebook.
L'honneur est sauf pour Brian et Pamela. Mais il reste encore un bon bout de chemin à faire avant que Pamela accepte de sortir boire un verre...

Faire la cour n'est pas chose facile aujourd'hui, heureusement que les progrès informatiques et autres réseaux sociaux offrent des ouvertures à tous les Brian et Pamela d'aujourd'hui...

Moi je dis ça...

Merci à Ben pour la photo ! Cliquez ici pour  plus d'images fabuleuses et de remarques pertinentes!

mardi 1 février 2011

Soyons cyniques...

Une fois n'est pas coutume, soyons cyniques.
C'est vrai, un peu d'astringence dans la vie n'a jamais tué personne. Il est si bon parfois de se laisser aller à une médisance gratuite, de cracher son venin, de piétiner allègrement le monde des Bisounours, de laisser Gargamel croquer quelques Schtroumphs et de regarder Lassie, chien fidèle, se perdre en ricanant...
Les plus prudes d'entre nous s'en choqueront peut-être et bien tant pis, soyons réalistes !
Allez, avouez, que tous ceux ici qui n'ont jamais été écœuré par la mièvrerie dégoulinante d'un mauvais poème me jette le premier chamallow.
... ... ...
Bien, maintenant que nous avons quelques provisions de sucreries, nous pouvons commencer.

1) Éliminons les uns après les autres tous ces éléments toxiques qui nous étouffent :  plus de chiots aux yeux larmoyants, plus de photos savamment "poudrées", plus de cœurs roses, plus de paillettes, plus de "Barbie princesse des neiges"... Fini les comédies romantiques, halte aux violons.
Ça y est, le cadre est posé.
Nous vivons dans la vraie vie et nous aimons ça !

2) Respirer les pots d'échappements, bouffer des hamburgers dégoulinants, oublier les légumes au fond de son frigo.
Se réveiller fatigué, sourire quand on veut et si on veut, parler à qui on veut et comme on veut.

Les comportements sont là aussi, on peut continuer, c'est bien, vous suivez.

Le cynisme est un art de vivre. Une sous-branche de la rhétorique. Un point de vue sur le quotidien.
Car être cynique, qu'est ce que c'est sinon traiter les informations qui parviennent à notre cerveau avec un détachement apparent qui provoque le rire ou parfois la gêne de notre interlocuteur ?
En tout cas, une chose est sûre, le cynisme nous place aussitôt en décalage avec l'opinion générale et donc bien pensante...
Et être décalé, attention ! C'est être de travers, de guingois... On ne rentre plus dans la case ! C'est le drame !
Mais être cynique finalement, ce n'est pas aussi se préserver un peu ? Opérer une mise à distance de la bêtise ambiante et/ou des horreurs de ce monde pour un peu garder la tête froide ?

Moi je dis ça...