dimanche 30 janvier 2011

Un grain de sable

Avez-vous déjà vécu ça ?
Tout va bien, votre vie avance cahin-cahan mais avance tout de même, vous parvenez  malgré la fatigue, le stress ou tout autre souci à être bien.
Et puis voilà, qu'un jour un minuscule détail matériel, comme un grain de sable dans l'engrenage, se met sur votre chemin.

Tout d'abord, on n'y prend pas garde, c'est à peine si l'on s'en rend compte. Et puis voilà, finalement, ce minuscule grain de sable se met à prendre des proportions étonnantes.
Pour vous donner une idée, c'est un peu comme l'histoire du caillou dans la chaussure : d'abord on ne le sent pas. Puis on finit par détecter un renflement inhabituel sous notre orteil gauche. Le caillou se balade à gauche, à droite, alors on ne s'en préoccupe pas plus que cela. Et puis on s'aperçoit que cet indésirable a fini par trouer notre chaussette et nous écorche douloureusement le talon. Mais comme on est dans la rue et que nos chaussettes (dépareillées) sont trouées, on hésite à s'asseoir tout bêtement pour enlever ce caillou (qui entretemps est devenu un galet dans notre esprit). Alors on souffre en boitillant...

Et nécessairement, ce grain de sable, cette petite chose minuscule et ô combien matérielle (cafetière en panne, imprimante capricieuse, boîte aux lettres coincée, connexion qui plante...) se met à vous pourrir la vie.
C'est ridicule, et vous le savez bien parce que " En vrai, tout va bien, j'ai pas à me plaindre, je suis en bonne santé, j'ai un boulot/ un but/ une maison/ des amis/ de la famille...".
Mais ni la rationnalisation ni la relativité ne fonctionnent, pour la simple et bonne raison que l'on se sent...vulnérable et impuissant.

Et là c'est terrible. Nous qui pensions maîtriser de main de maître l'univers tout entier , fleuret au poing et le regard conquérant, nous réalisons qu'en fait nous ne sommes que de pauvres victimes du progrés.
Nous rôdons alors, désemparés, autour de l'objet de nos tracas. Et nous essayons tout: lui parler, le secouer, lui crier dessus...
Hélas ô trois fois hélas, rien n'y fait.
Et l'on se dit alors qu'on ferait peut-être bien de prendre des leçons de détachement...

Moi je dis ça...

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